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Par Rennes, le 23.10.2012
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Date de création : 27.09.2012
Dernière mise à jour :
13.02.2013
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Supposons que j'acquiers un terrain. Je vais probablement le regarder imaginant comment me débrouiller pour y faire passer une route, y construire une maison, y faire pousser des betteraves... Pour cela les lois de la nature me sont accessibles : les mouvements du sol sont mesurables, les techniques d’irrigation sont fort bien connues, les mesures de fertilité du sol également ou encore l'analyse de l’exposition du lieu aux événements naturels. En faisant cela, qui est bon, je me situe dans une attitude de domination sur le monde. Dieu m'a bien dit : "soumets la terre" (Gn 1, 28) ! Et cette attitude procure une jouissance. Plus encore, je commence à trouver l’assurance de ma propre réalité dans celle du réel qui m’est soumis. Je suis un homme « moderne ». Grâce aux multiples acquis de l'humanité mon projet est parfaitement bien ficelé. Jusqu'à ce que vienne l'imprévu ! Un glissement de terrain endommage ma route. Une violente tempête emporte le toit de ma maison. Une source, jamais tarie de mémoire d’homme, se trouve asséchée. En faisant fonctionner mon assurance me voici remboursé mais je m'interroge : "Y aura-t-il indéfiniment quelqu’un pour m'assurer contre ces événements imprévisibles ?". Je suis obligé d'en convenir : "De manière indéfinie ? Certainement pas". Il n'y a pas de puits sans fond. Le monde qui m’entoure est précisément fini. Les richesses aussi. Et moi également. Je commence à devenir « postmoderne ». Dans le fond, le monde qui m'entoure est-il fiable ? Que me garantissent toutes les lois de la nature apprises à l’école ? Y a-t-il vraiment des sciences exactes ? Puis-je dire dans telle ou telle situation : « cela se passe toujoursainsi » ? Tous les cas limites me sautent à la figure et mon cœur d’homme « moderne » se révolte. Ma route devait durer 30 ans. J’avais embauché le meilleur architecte du pays pour construire ma maison. J'avais appris mon métier d’ingénieur-agronome auprès des meilleurs spécialistes. Tout devait être sous contrôle. Comment intégrer cet imprévu dans mon projet ? Comment se fait-il que certaines choses de ce monde échappent à mon contrôle ? Tous ces événements mis bout à bout - et tant d'autres reçus quotidiennement par les médias - m'obligent à réviser mon jugement. Le constat est clair : il y a de l'indéterminé dans mon monde et, en réalité, il en sera toujours ainsi. Ce monde qui m'entoure ne se laisse pas vraiment dominer. Il ne se laisse totalement enfermer dans aucune loi. Qu'est-ce qu'une loi qui comporte des exceptions ? Ne serait-il pas plus juste d'affirmer l'indétermination du monde ? Me voici postmoderne. Le monde est sans norme. Il n'est pas déchiffrable. Au fond il n'a pas de langage.